Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 07:44

 

Défi   69   pour les croqueurs de mots

proposé par Lilou-fredotte

 

   « Les huit éléments » 

Pour ce défi,

je vous propose d’écrire une histoire

vers ou prose

en utilisant les éléments suivants.

Peut importe l’ordre.

 

des personnages : un grand-père et un enfant,  Jean-Mimi

une profession :   clown

une période :       mars 1889

des lieux :            Le pont Charles à Prague

                             et le département du  Rhône  

un objet :             un pendentif

un animal :          un  lapin

 

Mais ce n’est pas tout vous devrez aussi placer la phrase  

«  et pourtant, je t’avais prévenu(e) »

 

 

----------------------------

 

 

DSCF7886.JPG

 

 

Il est cinq, le soleil se lève sur la ville encore endormie.

Je suis là sur le pont de Brignais, un charmant petit village dans le Rhône.

Un vieux pont de pierre qui traverse le Garon.

Les reflets du soleil y font des étincelles qui invitent à la rêverie.

 

Sur la rive gauche un grand-mère et son petit-fils, s'installe.


Je les entends :

"Salut Jean-Mimi ! "

Avec un grand signe de main.

Je leur retourne.

 

Les lignes sont bien tendues.


Ils rentreront bredouille comme d'habitude.

De toute façon, ils rejettent tout à l'eau !

 

Entre mes doigts, je tourne mon pendentif, un tic de vieux rêveur !

Il ne me quitte plus depuis des années.

Au bout de la chaîne, un nez rouge, souvenir d'un autre temps, d'une autre vie.

Quand dans mes yeux se reflétaient l'amour et le rire.

Quand sur le pont de Prague, le pont Charles, le clown Jean-Mimi et son lapin,

tel des saltimbanques animaient le sourire des petits et des grands.

 

Oui un temps qui me semble bien lointain !!!!

 

Un temps chargé du souvenir, chargé de tristesse aussi.

Je pensais qu'ici en France, les maux se tairaient,

mais ils sont là bien présent,

dans le soleil levant.

 

Une petite barque passe sous le pont.

C'est le parisien qui va vite, vite, toujours très vite.


Paris, Paris....

 

Les routes toutes pavées.

 

Tiens mais c'est vrai nous sommes le 31 Mars 1889,

il parait qu'aujourd'hui,

Mr Eiffel va installer un énorme monstre de fer.

 

DSCF4448.JPG


Une fantaisie, ou foutaise.

Un tas de ferraille qui jamais ne servira.

Il le monte, exposition universelle, puis après on démonte.

Perte de temps !!!!

 

Et tout le monde est content, tout va bien dans le meilleurs des mondes.

 

Qu'a t'on à faire des gens et de leur vie ?

Le monstre de fer fera tout oublier !

 

Moi, je n'oublie pas, je reste là avec mes souvenirs.

 

DSCF6880


Le reflet de l'eau m'attire,

comme pour noyer mon chagrin de grisaille sous le soleil.

 

Si la peur de l'autre côté ne me tenait pas,

oui je sauterai, j'irai les rejoindre,

j'irai la rejoindre.

 

Du haut de ses huit ans, le regard pétillant.

Un jour de trop qui l'enleva, un jour de trop qui l'éleva.

 

J'ai vu tant de monde mourir, pourquoi pas moi ?

Ce fût celle de trop, son souvenir hante mes nuits,

toute mes nuits.

Je ne mange plus, je ne dors plus.

Je ne m'interesse plus à rien.

Comme une âme errante je traîne, de rue  en rue,

de jour en jour

et sans cesse demain revient.

A quoi sert il ce demain qui n'a plus d'hier ?

 

Une chanson, une danse trotte en ma tête,

une valse bleu, une valse magique,

elle esquisse sur mon visage un sourire endormi.

Une valse folle qui jamais ne cesse,

elle m'entraîne dans la ronde des mots.

 

Ils se mettent à danser du bout de ma plume.

Une plume qui trahit mes plus doux secrets,

des mots qui se changent en fleurs 

pour annoncer le bonheur.

 

DSCF7124.JPG


Le bonheur de l'autre, des autres.

Le bonheur qui fait luire leur regard

quand dans  le miens il s'éteint.

 

Qui saurai dire mieux que moi ?

Qui saurai chanter mieux que moi ?

 

Moi pour qui la chanson s'est tue un soir de décembre.

 

Quand le chant disparaît,

il reste une mélodie qui trotte encore et encore.

Ce chant qu'on oublie tant on s'y habitue,

il appartient à la vie comme un dû,

comme un arbre dans le paysage.

 

Et quand l'arbre est coupé, on s'aperçoit que l'ombre n'est plus.

 

Son ombre qui chaque jour accompagné mes journées de soleil.

 

Mon père serai là, il me dirai

"Et pourtant, je t'avais prévenu......

il fallait que tu partes !"

 

Non, je ne suis pas parti, 

c'est ici que la chanson se faisait la plus belle.

 

Alors, je chante la mélodie qui trotte, trotte...

Je chante pour que jamais vous n'oubliez

qu'une ombre qui vous suit

c'est comme un ami 

qui sans cesse vous sourit.

 

 

DSCF7930--2-.JPG


Partager cet article
Repost0

commentaires

T
<br /> Quelle tristesse Harmonie, mais quelle justesse dans tes mots ... , une partition de violon virtuose me vient à<br /> l'esprit avec ses sanglots longs ! merci maestro pour ta prestation et cette belle note finale   Bonne soirée et<br /> des bizzzoux doux<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Ca va la note finale vient tout relever !!!!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je vais en faire une suite, je l'espère plus gaie !!!!<br /> <br /> <br /> Mais ça, c'est la plume qui va décider !!!!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Gros bisous Pascale<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> je relis ton texte si énigmatique en un sens mais si clair si plein en un autre. Que d'entrelacs d'histoires dans cette histoire entre deux rives.<br /> <br /> <br /> bises et belle soirée<br />
Répondre
M
<br /> Grace à ce défi, je découvre ton écriture. J'aime ta plume et ce texte. Bravo<br />
Répondre
P
<br /> Un jour de mars 1889, un grand père arrivant du département du Rhône, se retrouve à attendre sur le Pont Charles à Pragues  son enfant, Jean Mimi devenu clown.<br /> <br /> <br /> Il lui faudra le reconnaitre après tant d'années passées et pour cela il a été demandé qu'il porte à son cou un pendentif décoré d'un lapin.<br /> <br /> <br /> l'attente se fit longue... les badauds passaient et repassaient... Le grand père vit ses doigts s'engourdirent dans le froid de la fin du jour... il souffla dessus et une petite voix intérieure<br /> lui murmura: " et pourtant je t'avais prévenu"... le froid ici engourdit ceux qui sont dans l'attente, dans l'espèrance d'une rencontre... le temps a passé, la nuit est tombée, la rencontre de ce<br /> jour ne s'est pas fait... peut être demain!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> belle journée, bisous<br />
Répondre
H
<br /> Une histoire très réussie, mélancolique et qui mériterait même d'être continuée<br />
Répondre

Présentation

  • : Harmonie
  • : Une ombre de moi même.
  • Contact

 

 

Parce que derrière les nuages

Le ciel est toujours bleu.

 

Mais pas que...

 

Derrière les beaux paysages

Se cache aussi la vie.

 

Je veux qu'elle transpire ici !

 


Recherche