Défi 69 pour les croqueurs de mots
proposé par Lilou-fredotte
« Les huit éléments »
Pour ce défi,
je vous propose d’écrire une histoire
vers ou prose
en utilisant les éléments suivants.
Peut importe l’ordre.
des personnages : un grand-père et un enfant, Jean-Mimi
une profession : clown
une période : mars 1889
des lieux : Le pont Charles à Prague
et le département du Rhône
un objet : un pendentif
un animal : un lapin
Mais ce n’est pas tout vous devrez aussi placer la phrase
« et pourtant, je t’avais prévenu(e) »
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Il est cinq, le soleil se lève sur la ville encore endormie.
Je suis là sur le pont de Brignais, un charmant petit village dans le Rhône.
Un vieux pont de pierre qui traverse le Garon.
Les reflets du soleil y font des étincelles qui invitent à la rêverie.
Sur la rive gauche un grand-mère et son petit-fils, s'installe.
Je les entends :
"Salut Jean-Mimi ! "
Avec un grand signe de main.
Je leur retourne.
Les lignes sont bien tendues.
Ils rentreront bredouille comme d'habitude.
De toute façon, ils rejettent tout à l'eau !
Entre mes doigts, je tourne mon pendentif, un tic de vieux rêveur !
Il ne me quitte plus depuis des années.
Au bout de la chaîne, un nez rouge, souvenir d'un autre temps, d'une autre vie.
Quand dans mes yeux se reflétaient l'amour et le rire.
Quand sur le pont de Prague, le pont Charles, le clown Jean-Mimi et son lapin,
tel des saltimbanques animaient le sourire des petits et des grands.
Oui un temps qui me semble bien lointain !!!!
Un temps chargé du souvenir, chargé de tristesse aussi.
Je pensais qu'ici en France, les maux se tairaient,
mais ils sont là bien présent,
dans le soleil levant.
Une petite barque passe sous le pont.
C'est le parisien qui va vite, vite, toujours très vite.
Paris, Paris....
Les routes toutes pavées.
Tiens mais c'est vrai nous sommes le 31 Mars 1889,
il parait qu'aujourd'hui,
Mr Eiffel va installer un énorme monstre de fer.
Une fantaisie, ou foutaise.
Un tas de ferraille qui jamais ne servira.
Il le monte, exposition universelle, puis après on démonte.
Perte de temps !!!!
Et tout le monde est content, tout va bien dans le meilleurs des mondes.
Qu'a t'on à faire des gens et de leur vie ?
Le monstre de fer fera tout oublier !
Moi, je n'oublie pas, je reste là avec mes souvenirs.
Le reflet de l'eau m'attire,
comme pour noyer mon chagrin de grisaille sous le soleil.
Si la peur de l'autre côté ne me tenait pas,
oui je sauterai, j'irai les rejoindre,
j'irai la rejoindre.
Du haut de ses huit ans, le regard pétillant.
Un jour de trop qui l'enleva, un jour de trop qui l'éleva.
J'ai vu tant de monde mourir, pourquoi pas moi ?
Ce fût celle de trop, son souvenir hante mes nuits,
toute mes nuits.
Je ne mange plus, je ne dors plus.
Je ne m'interesse plus à rien.
Comme une âme errante je traîne, de rue en rue,
de jour en jour
et sans cesse demain revient.
A quoi sert il ce demain qui n'a plus d'hier ?
Une chanson, une danse trotte en ma tête,
une valse bleu, une valse magique,
elle esquisse sur mon visage un sourire endormi.
Une valse folle qui jamais ne cesse,
elle m'entraîne dans la ronde des mots.
Ils se mettent à danser du bout de ma plume.
Une plume qui trahit mes plus doux secrets,
des mots qui se changent en fleurs
pour annoncer le bonheur.
Le bonheur de l'autre, des autres.
Le bonheur qui fait luire leur regard
quand dans le miens il s'éteint.
Qui saurai dire mieux que moi ?
Qui saurai chanter mieux que moi ?
Moi pour qui la chanson s'est tue un soir de décembre.
Quand le chant disparaît,
il reste une mélodie qui trotte encore et encore.
Ce chant qu'on oublie tant on s'y habitue,
il appartient à la vie comme un dû,
comme un arbre dans le paysage.
Et quand l'arbre est coupé, on s'aperçoit que l'ombre n'est plus.
Son ombre qui chaque jour accompagné mes journées de soleil.
Mon père serai là, il me dirai
"Et pourtant, je t'avais prévenu......
il fallait que tu partes !"
Non, je ne suis pas parti,
c'est ici que la chanson se faisait la plus belle.
Alors, je chante la mélodie qui trotte, trotte...
Je chante pour que jamais vous n'oubliez
qu'une ombre qui vous suit
c'est comme un ami
qui sans cesse vous sourit.